Buzz… En cette rentrée télévisuelle, Canal+ offre le petit
écran à ce néologisme né sur la toile. Si le buzz n’est plus l’apanage du digital, celui de Canal+
en emprunte, néanmoins, sacrément les codes.
Le buzz C+ de la rentrée c’est d’abord BREF
2 minutes
mettant en scène 1 mec lambda bien dans son époque qui raconte sa vie banale
avec recul, cynisme et beaucoup (beaucoup beaucoup) d’humour.
Comprenez un
« héros antihéros » qui met à l’écran des situations ordinaires dans
une réal ultra dynamique et une écriture incisive qui s’affranchit enfin de la
lourdeur littéraire chère aux auteurs français.
#Décryptage : derrière le mec lambda attachant on devine le
spectre de Norman et ses vidéos. Pour le thème « anthropologie du
quotidien » on se contentera de citer parmi tant d’autres le blog
« C’est la gène » et ses peintures plus vraies que nature de notre
génération ultra sociable et ultra complexe (mon article préféré pour la route ).
Ajoutez à cela des années d’entrainement sur SMS, Facebook et Twitter pour
adopter un style concis et savoir dire l’essentiel en quelques caractères
et vous obtenez BREF : 120 secondes – 8 épisodes – 450 000 fans sur Facebook
- 11 000 followers et déjà un style imité
La clé du buzz consisterait donc à toucher les consciences
collectives or dans l’inconscient collectif rien n’est plus respectable que les
hommes et les femmes d’Eglise. Le détournement des codes de la religion
catholique est un autre terreau de Buzz et c’est donc sur ce terrain que C+ se
lance, au même moment, avec sa nouvelle création originale « Borgia ».
Borgia c’est une famille à la réputation sulfureuse qui
donna deux papes à l’Eglise catholique à l’époque de la Renaissance. Mais
Borgia c’est donc surtout la série événement de la rentrée.
Le slogan « N’ayez
pas foi en eux » concentre à lui seul le parfum de scandale qui laisse
présager du buzz et de la controverse.
Mais attention C+ ne laisse rien au hasard : « le poids des mots » ok mais également « le choc des
images » et là C+ abat sa carte buzz. David Lachapelle aux manettes : un visuel
ultra saturé et une mise en scène ultra sulfureuse.
Un pape vénal, un
cardinal aux mains sales et une vierge peu farouche, voici le casting
détonnant et diaboliquement illustré dans cette campagne qui a déjà trouvé son
public sur Fubiz et autres blogs influents… Quand on disait que C+
detenait les clés du buzz
On ne jouit bien que de ce qu'on partage.
[Madame de Genlis]